Annonciateurs du printemps avec leur plumage irisé et leurs chants variés, les étourneaux sansonnets ne font pas l’unanimité parmi les amateurs d’oiseaux. En effet, cette espèce invasive peut créer de nombreux désagréments dans nos jardins. Comprendre comment cohabiter pacifiquement avec ces oiseaux, tout en protégeant la biodiversité locale, est essentiel pour maintenir un équilibre harmonieux entre nature et infrastructure humaine.
Pourquoi les étourneaux sansonnets posent-ils problème ?
Les étourneaux sansonnets se distinguent par leur capacité à s’adapter facilement à divers environnements. Originaires d’Eurasie, ils ont été introduits en Amérique du Nord à la fin du 19ème siècle et ont depuis colonisé de vastes territoires. La présence d’étourneaux devient souvent nuisible car ils chassent les oiseaux locaux en monopolisant les ressources telles que la nourriture et les sites de nidification.
Ces oiseaux peuvent former de grandes colonies qui perturbent les écosystèmes locaux. Ils occupent souvent des endroits destinés aux espèces indigènes, comme les boîtes de nidification des pics ou des chouettes. Cela nuit gravement à ces espèces déjà menacées par d’autres facteurs environnementaux. De plus, le rassemblement massif d’étourneaux peut causer des nuisances sonores considérables dans les zones résidentielles.
L’impact écologique et économique
Outre l’effet de déplacement sur les oiseaux indigènes, les étourneaux ont un impact économique non négligeable, notamment dans le secteur agricole. Leur appétit pour les grains et les fruits comme c’est le cas des figues, les pousse à s’attaquer aux récoltes, entraînant des pertes significatives pour les agriculteurs. Les dégâts qu’ils causent peuvent également affecter la qualité des infrastructures urbaines et des bâtiments par l’accumulation de leurs excréments.
Limiter leur présence surtout en grand nombre est donc important pour réduire ces impacts négatifs. Bien que certaines méthodes brutales soient parfois envisagées, il existe plusieurs stratégies respectueuses de l’environnement pour les contrôler.
Les mesures préventives pour éloigner les étourneaux
Pour éviter l’installation des étourneaux sansonnets, diverses stratégies peuvent être adoptées. L’identification des préférences alimentaires de ces oiseaux est essentielle pour leur faire comprendre qu’ils sont indésirables.
Modifier l’approvisionnement en nourriture

Les étourneaux préfèrent certains types de graines et aliments. Évitez les mélanges contenant des ingrédients tels que le maïs concassé, les noix décortiquées et les graines non conventionnelles pour réduire l’attractivité de vos mangeoires.
Il est recommandé d’opter pour des graines de tournesol noir ou rayé, de l’huile de nyjer et du saflor, qui attireront davantage les passereaux moins enclins à se mêler aux étourneaux.
Utiliser des mangeoires spécialement conçues pour dissuader les étourneaux est également efficace. Ces dispositifs ont généralement des perches courtes ou sont sensibles au poids, ce qui rend difficile l’accès pour eux. Également, les distributeurs de suif avec un accès exclusivement inférieur sont peu appréciés par les étourneaux, contrairement à d’autres petits oiseaux.
L’élimination des points de nidification potentiels
Empêcher les étourneaux de se fixer nécessite de bloquer efficacement l’accès à toute cavité potentielle. Ainsi, sceller toutes les ouvertures possibles autour des toitures, ventilations et autres anfractuosités est crucial. Installer des couvertures appropriées évitera qu’ils ne s’en servent pour nicher.
Un contrôle régulier des nichoirs installés sur votre propriété est une bonne pratique. Assurez-vous qu’ils disposent d’une protection contre les intrus sous forme de trous d’entrée adaptés uniquement aux espèces souhaitées. Une méthode intéressante consiste à placer un petit miroir sur la paroi arrière de boîtes plus grandes. Ce dispositif perturbe les étourneaux sans affecter les oiseaux indigènes.
Les moyens complémentaires pour atténuer le problème
Si malgré tout, les étourneaux persistent à hanter votre jardin, il existe d’autres solutions pour les repousser. Celles-ci requièrent cependant une surveillance continue et une adaptation selon les résultats observés.
L’utilisation de dispositifs répulsifs
Des dispositifs auditifs ou visuels peuvent être employés pour effrayer temporairement les étourneaux. Les appels de détresse enregistrés d’autres oiseaux, par exemple, fonctionnent dans un premier temps, bien que ces oiseaux puissent rapidement s’y habituer.
Quant à l’option visuelle, installer des ballons aux yeux réfléchissants ou utiliser des lasers à basse puissance la nuit semble aussi efficace. Pensez à actualiser régulièrement l’emplacement et le type de répulsif pour optimiser leur performance.
Promouvoir la biodiversité pour une résistance naturelle
La création d’un habitat riche pour divers oiseaux peut atténuer l’emprise des étourneaux. Encouragez la plantation d’arbustes et de fleurs natives fournissant nectar et fruits variés durant l’année. Alterner différentes hauteurs de végétation offre refuge et sites de nourrissage adaptés à chaque espèce d’oiseau local.
Par ailleurs, installer des sources d’eau douce est un atout majeur pour attirer divers visiteurs ailés, augmentant ainsi la compétition et diminuant la suprématie des étourneaux.

Protéger les arbres fruitiers
Pour empêcher les étourneaux, friands des fruits mûrs comme ceux des cerisiers, de s’en nourrir, la pose de filets de protection demeure la méthode la plus fiable. Il est conseillé d’installer ces filets dès le début de la coloration des fruits, en veillant à bien les tendre pour empêcher tout accès. Suspendre des objets mobiles, brillants ou bruyants – comme des rubans holographiques – entre les branches peut également créer une gêne visuelle et sonore qui dissuade les oiseaux sans les blesser. Dernier conseil, récolter les fruits dès qu’ils sont mûrs limite naturellement leur intérêt.
La cohabitation est-elle possible ?
Il est important de souligner que gérer efficacement la présence des étourneaux sansonnets requiert patience et détermination. Chaque région ou jardin pourra présenter ses particularités influençant les tactiques à adopter.
En misant sur une approche holistique combinant prévention, découragement actif et encouragement de la diversité aviaire, il est possible de significativement réduire l’impact de ces oiseaux. Impliquer la communauté voisine autour d’une prise de conscience collective amplifie encore vos chances de succès dans cette démarche durable.