Causes d’incendie liées à la VMC en logement collectif

Causes d’incendie liées à la VMC en logement collectif

Vous habitez dans un immeuble équipé d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) ? Peut-être vous posez-vous des questions sur sa sécurité et sur les risques d’incendie. Pourtant, la VMC est essentielle à la santé des résidents, car elle renouvelle l’air intérieur et évacue l’humidité. Alors, comment s’assurer qu’elle reste un atout, et non une menace pour votre habitation collective ?

Les chiffres clés sur les incendies causés par les systèmes de ventilation

Selon l’étude Les incendies de VMC publiée par le Laboratoire Lavoué en novembre 2020, les systèmes de ventilation mécanique contrôlée (VMC) représentent la 4ᵉ cause d’incendies liés à des équipements électriques en France, soit environ 9 % des sinistres recensés dans cette catégorie.
Le site spécialisé Les Compagnons du Vent rappelle qu’un incendie domestique d’origine électrique se déclare toutes les deux minutes dans le pays, et que les installations de ventilation mal entretenues figurent parmi les causes les plus fréquentes.
Également, plus de 3,7 millions de logements collectifs sont concernés par ces risques, dont une grande part d’immeubles de plus de 25 ans, ce qui accroît la probabilité de défaillances électriques liées à des systèmes vieillissants.

Comment repérer une VMC à risque d’incendie ?

Un incendie lié à une VMC n’est jamais un hasard. Ce type d’équipement, bien qu’important, peut devenir extrêmement dangereux lorsqu’il présente des signes de dysfonctionnement ou un manque d’entretien. Les indices les plus courants d’une VMC à risque d’incendie sont :

  • Un bruit inhabituel provenant du moteur ou des conduits, traduisant un déséquilibre mécanique ou un effort excessif.
  • Une odeur de brûlé ou de poussière, souvent liée à une surchauffe du moteur ou à un échauffement des composants électriques.
  • Un débit d’air affaibli au niveau des bouches d’extraction, signe d’un encrassement interne ou d’un obstacle dans les conduits.
  • Des traces grasses ou noires autour des grilles, révélant une accumulation de poussières, de fibres ou de graisses hautement inflammables.

Ces symptômes ne doivent jamais être ignorés. Une inspection par un professionnel permet de vérifier l’état du moteur, des câbles et du réseau d’extraction avant qu’une surchauffe ou un court-circuit ne provoque un départ de feu.

Pourquoi la VMC accélère-t-elle la propagation des incendies ?

Pourquoi la VMC accélère-t-elle la propagation des incendies ?

Avez-vous déjà entendu parler de cheminée inversée ? Lorsque les conduits de ventilation ne sont pas équipés pour retenir le feu ou les fumées, ils agissent comme de véritables rues souterraines, permettant aux gaz chauds, flammes et émanations toxiques d’aller plus vite d’un appartement à l’autre. Le feu, d’abord localisé, peut ainsi toucher en quelques minutes plusieurs habitants d’un même palier, voire d’une cage d’escalier entière.

Ce phénomène est particulièrement dangereux, car ce sont souvent les fumées, invisibles mais mortelles, qui envahissent rapidement les lieux avant même que le feu ne soit perceptible au contact. Sans dispositifs coupe-feu ou une bonne séparation entre différents compartiments, la rapidité de propagation devient alors l’ennemi numéro un de l’intervention des secours. Localiser l’origine précise de l’incendie est aussi nettement plus compliqué quand il s’étend dans un réseau ramifié de gaines.

Cadre législatif et normes de prévention incendie

En France, plusieurs règlements visent à limiter ces risques grâce à des prescriptions précises. Par exemple, la réglementation impose l’usage de matériaux résistants au feu pour les gaines verticales, des dispositifs de coupure automatique et l’obligation de compartimenter les installations techniques communes. Les cuisines, généralement sources de départs de feu, demandent une attention particulière : leurs conduits doivent limiter toute transmission de chaleur ou de flammes.

Dans chaque département, le règlement sanitaire reprend également cette exigence. La ventilation doit fonctionner en continu, être bien entretenue et protégée contre tout élément qui pourrait favoriser l’apparition d’un incendie.

Au-delà des lois, il existe des standards techniques (DTU, normes françaises et européennes) qui définissent la manière correcte d’installer et de maintenir une VMC. C’est toute une série de règles concernant le choix des matériaux, la dimension et la fixation des conduits, ou encore la sécurisation de chaque partie du système contre le feu. Ainsi, la conformité aux normes protège non seulement votre air intérieur, mais aussi l’intégrité globale de votre immeuble.

Une installation conforme passe par toutes ces étapes, car aucun compromis n’est accepté sur la sécurité collective. Êtes-vous sûr que votre copropriété est à jour sur ces points ?


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Les bonnes pratiques pour les syndicats, les bailleurs et les résidents

La sécurité d’une VMC ne dépend pas uniquement de sa conception ou de sa maintenance technique. Elle repose aussi sur la vigilance et les actions conjointes de tous les acteurs du bâtiment : gestionnaires, bailleurs et occupants.

Les bonnes pratiques pour les syndicats, les bailleurs et les résidents

Rôle et obligations des syndics et bailleurs

Les syndics de copropriété et les bailleurs ont la responsabilité légale d’assurer le bon fonctionnement et l’entretien des systèmes de ventilation. Une maintenance rigoureuse prévient la formation de dépôts inflammables et limite les risques de surchauffe. Leurs principales obligations comprennent :

  • Une révision périodique du système par un professionnel qualifié.
  • Un nettoyage régulier des conduits, bouches et caissons d’extraction, notamment en toiture.
  • Une vérification complète des connexions et composants électriques.
  • Une information claire à destination des résidents sur les bonnes pratiques d’utilisation.

Responsabilités et vigilance des occupants

Les résidents jouent également un rôle essentiel dans la prévention des incendies. De simples gestes quotidiens contribuent à maintenir le bon fonctionnement de la VMC et à éviter tout incident. Leurs devoirs incluent :

  • Le maintien dégagé des bouches d’extraction, sans obstruction volontaire ni modification.
  • La déclaration immédiate de tout bruit anormal, panne ou baisse d’efficacité.
  • L’évitement de branchements non conformes, comme les hottes ou sèche-linge reliés au réseau collectif.
  • Le nettoyage régulier des bouches accessibles pour limiter l’encrassement.
  • La surveillance des signes de défaillance (odeur, bruit, perte de débit) et la transmission rapide de ces alertes au gestionnaire.

Vous avez désormais toutes les clés pour prévenir les risques d’incendie liés à votre VMC, que ce soit dans votre logement ou chez vos locataires.