Le cafard noir de jardin, une appellation courante mais ambiguë, qui désigne en réalité plusieurs insectes distincts que l’on peut trouver dans les jardins , autour des maisons ou même chez soi. Cet article a pour but de clarifier cette confusion et d’expliquer comment identifier et éliminer les véritables coupables.
Identification du cafard noir de jardin
Avant de prendre des mesures radicales contre les “cafards noirs de jardin“, il va falloir en premier lieu identifier les différents insectes qui se confondent sous cette désignation :
- Nous allons mettre fin tout de suite au suspense, voici votre coupable : La Blatte orientale, Blatta orientalis de son nom scientifique. Un véritable nuisible, qui représente un risque sanitaire autant pour votre maison que pour votre jardin. Originaire d’Afrique du Nord, cette blatte a la capacité de se glisser dans les moindres fissures ou crevasses, devenant rapidement envahissante si elle n’est pas neutralisée.
- Ensuite voici les véritables occupants du jardin : le cafard de jardin (Ectobius pallidus) et le cafard de jardin noir et blanc (Planuncus vinzi). Ces insectes sont généralement inoffensifs, et même utile à la biodégradation des déchets naturels. Contrairement à la blatte noire orientale, il reste généralement à l’extérieur et ne présente pas de danger pour l’intérieur de votre maison.
- Et voici le dernier de cette liste, l’Ophone (Ophonus cordatus) : un coléoptère noir, souvent confondu avec un cafard, mais pourtant inoffensif et non invasif. Contrairement aux blattes noires, il ne s’attaque pas à vos réserves alimentaires et ne cause pas de problèmes d’hygiène.
Description et mode de vie des cafards noir
Les cafards noirs, connus sous le nom de blatte orientale, sont catégorisés comme nuisibles.
Généralement brun foncé à noir, ces insectes mesurent entre 20 et 30 mm de long. Leur corps luisant et robuste est capable de résister aux conditions difficiles, telles que le froid. Leur forme plate et ovale leur permet de se glisser dans diverses fissures et recoins. Bien qu’ils possèdent des ailes, ces insectes nuisibles ne volent pas, se contentant plutôt de planer sur de courtes distances.
Ils sont moins rapides et moins agiles que d’autres espèces de cafards, comme la blatte américaine ou la blatte allemande, ce qui les rend plus susceptibles d’être trouvés au sol plutôt que dans les hauteurs des bâtiments. Les cafards noirs ne sont pas difficiles : ils consomment tout ce qu’ils trouvent, des restes de repas aux déchets végétaux en décomposition. Si la nourriture se fait rare, ils n’hésiteront pas à ronger du papier ou du carton. Cette capacité d’adaptation leur permet de survivre dans des environnements où la nourriture est limitée.
Cycle de vie
Les blattes orientales évoluent à travers trois étapes : d’abord les œufs appelés oothèques, ensuite les nymphes, et enfin les adultes.
Après l’accouplement, les oothèques entrent dans une période d’incubation qui peut durer entre 42 et 81 jours, en fonction de la température ambiante.
Une fois que les nymphes éclosent, il leur faut environ 5 à 9 mois pour atteindre leur pleine maturité. La durée de vie totale de ces blattes, du stade de l’œuf jusqu’à la fin de leur existence, s’étend généralement entre 7 et 13 mois, selon les conditions environnementales.
Où trouve-t-on les cafards noirs ?
Les blattes orientales favorisent les lieux humides et sombres, comme les zones situées sous les déchets naturels en décomposition dans votre jardin ou les dessous de pierres. Elles se déplacent principalement la nuit et sont attirées par les zones où l’eau peut stagner, comme les soucoupes de pots de fleurs, les canalisations ou les égouts. L’escalade n’étant pas leur fort, elles se trouvent le plus souvent dans les sous-sols, les caves et les zones basses des bâtiments.
Signes d’infestation
Détecter la présence des blattes noires nécessite une petite enquête. Voici les signes révélateurs à ne pas manquer :
- Excréments ressemblant à du poivre noir : Les excréments des blattes orientales ressemblent à de minuscules grains de poivre ou à du café moulu. Vous les trouverez souvent près des sources de nourriture ou dans les coins sombres où ces nuisibles aiment se dissimuler.
- Oothèques (capsules d’œufs) : Ces petites capsules, soigneusement cachées dans les recoins sombres, abritent les œufs des blattes. Leur présence signale souvent une colonie en pleine expansion.
- Odeur envahissante : Une infestation ne se voit pas toujours, mais elle se sent. Les blattes orientales libèrent une odeur distincte, et désagréable due aux phéromones qu’elles sécrètent. Cette odeur imprègne facilement les espaces où elles se regroupent.
- Mues de peau blanche translucide : En grandissant, ces cafards muent, laissant derrière eux des mues translucides. Ces “enveloppes” oubliées sont une preuve indéniable que des blattes noires ont pris leurs quartiers chez vous.
- Cafards en vadrouille : Si vous surprenez un cafard noir en solo, surtout la nuit, cela peut marquer le début d’une infestation. Mais si vous les voyez en plein jour, c’est un signe que l’invasion est bien plus avancée, avec de nombreux individus déjà bien installés dans les recoins de votre domicile.
Risques sanitaires
Les blattes orientales représentent un risque important pour la salubrité de votre foyer. En se déplaçant, ces insectes transportent divers agents pathogènes, tels que des bactéries, des virus et parasites, qu’elles peuvent laisser sur les surfaces et les aliments. Cette contamination rend les denrées alimentaires potentiellement dangereuses et les ustensiles de cuisine impropres à l’usage.
Les maladies résultant de cette contamination incluent des infections alimentaires graves comme la salmonellose et la dysenterie. Par ailleurs, les déjections, mues et la salive des blattes noires contiennent des allergènes qui peuvent provoquer des réactions allergiques ou même de l’asthme.
Une infestation de cafard noir dans une maison n’est donc pas seulement une nuisance visuelle, mais constitue un véritable risque sanitaire, justifiant une intervention rapide.
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Pourquoi et comment les cafards noirs envahissent-ils nos maisons ?
Les cafards noirs sont particulièrement attirés par les résidus alimentaires et les déchets laissés à découvert, la moisissure d’éléments organiques en décomposition, la vaisselle sale… Lorsqu’une blatte noire réussit à s’introduire dans votre maison et y trouve son bonheur, elle s’y installe rapidement, et ses congénères ne tardent pas à la rejoindre.
Ces insectes parviennent la plupart du temps à entrer en se glissant sous les portes, les fenêtres, ou en empruntant les canalisations et conduits d’égouts, profitant de chaque petite ouverture pour s’infiltrer discrètement.
Quelques méthodes de prévention
Pour minimiser les risques d’infestation, il est essentiel de maintenir une bonne hygiène et d’adopter certaines pratiques préventives.
Gestion de l’humidité
Une des premières étapes consiste à réduire l’humidité dans votre jardin et dans votre habitation. Arrosez les plantes modérément et assurez-vous que l’eau ne stagne pas dans les soucoupes de pots de fleurs. Considérez la possibilité de drainer les zones régulièrement inondées.
Nettoyage régulier
Ramassez fréquemment les débris de feuilles, fruits tombés et autres matières organiques qui pourraient attirer les cafards dans votre jardin. Assurez-vous que votre compost est correctement géré pour éviter d’attirer des nuisibles. À l’intérieur, veillez à ne pas laisser traîner trop longtemps la vaisselle sale, les déchets ou les restes de nourriture.
Solutions naturelles pour éliminer les cafards noirs
Si malgré toutes les précautions, vous observez encore des cafards, diverses méthodes naturelles peuvent contribuer à leur élimination sans recourir à des produits chimiques moins écologiques.
- Un mélange simple mais efficace consiste en une combinaison de bicarbonate de soude et de sucre. Le sucre attire les cafards tandis que le bicarbonate de soude agit comme poison interne.
- La terre de diatomée est une poudre fine composée de fossiles marins microscopiques, et elle est mortelle pour les insectes rampants. Saupoudrez cette substance autour des points d’invasion présumés. Sa nature abrasive endommage la carapace des cafards, causant leur décès par déshydratation.
- L’acide borique est également utilisé pour exterminer les cafards. Préparez un appât en mélangeant de l’acide borique avec des jaunes d’œufs pour inciter les cafards à consommer le mélange.
Méthodes chimiques et professionnelles
Lorsque les solutions naturelles ne suffisent pas, il peut être nécessaire d’utiliser des méthodes chimiques ou de faire appel à des professionnels.
- Les aérosols, gels et poudres insecticides vendus dans les magasins contiennent des substances chimiques spécialement conçues pour tuer les cafards. Toutefois, leur usage doit être limité compte tenu de leur toxicité potentielle pour l’environnement et les autres formes de vie.
- Les stations d’appât sont des dispositifs contenant des substances toxiques cachées dans un appât attractif. Les cafards emportent ensuite ce poison à leur nid, partageant ainsi la charge mortelle avec toute la colonie.
Et parfois, seule l’expertise d’un professionnel de la lutte antiparasitaire peut éradiquer complètement une infestation sérieuse devenue incontrôlable.
Prévenir la reproduction
Pour empêcher les blattes orientales de se reproduire dans votre maison, un nettoyage en profondeur est de mise. Utiliser du vinaigre blanc pour nettoyer les surfaces peut aider à perturber leur cycle de reproduction, car son odeur agit comme un répulsif naturel.
De plus, les huiles essentielles, comme celles d’eucalyptus citronné ou de lavande, sont également efficaces pour éloigner les cafards. En imbibant quelques morceaux de coton avec ces huiles et en les plaçant dans les zones stratégiques, comme les placards et les dessous d’éviers, vous pouvez contribuer à dissuader les blattes de s’installer et de se reproduire.
Pourquoi éviter d’écraser un cafard ?
Contrairement à une idée reçue, écraser un cafard ne disperse pas de phéromones attirant d’autres cafards. Cependant, il existe un autre risque important : si vous écrasez une femelle, vous pourriez libérer les oothèques qu’elle transporte, ce qui pourrait aggraver l’infestation en permettant à ces oothèques de se développer dans votre maison. Une blatte orientale pond environ 18 œufs à chaque fécondation, et elle peut être fécondée au moins 8 fois au cours de sa vie.
Pour cette raison, il est préférable de capturer le cafard avec précaution à l’aide d’un mouchoir ou d’une serviette en papier, puis de s’en débarrasser d’une manière qui évite la dissémination des oothèques.
À ne pas confondre : Les véritables habitants du jardin
Tous les cafards ne sont pas des nuisibles, surtout ceux que l’on trouve dans nos jardins. Deux espèces principales se distinguent, la blatte forestière Ectobius pallidus et la blatte noire et blanche de jardin. Le Planuncus vinzi, que l’on confond souvent avec des cafards domestiques, mais n’ont en réalité rien a voir ou presque.
Contrairement à la blatte orientale ou germanique ces espèces sont rarement un problème sanitaire et jouent même un rôle bénéfique à la décomposition des déchets organiques dans nos jardins. Leur présence dans la maison est généralement accidentelle et sans risque sanitaire, dans de rares cas il peut tout de même être nécessaire d’intervenir si l’infestation devient importante.
Cafards de jardin : Ectobius pallidus
Le Ectobius pallidus, communément appelé cafard de jardin, est un petit insecte brun clair à brun verdâtre qui préfère vivre à l’extérieur, se cachant sous les feuilles et autres débris végétaux.
Contrairement aux cafards domestiques, cette espèce est active pendant la journée et ne représente aucun danger pour l’homme ou les aliments stockés dans les habitations.
Si vous en trouvez un dans votre maison, il s’est probablement égaré ou est à la recherche de fraîcheur lors des chaudes journées d’été. Dans ce cas, il suffit de le capturer et de le remettre dehors. Il est inutile de le tuer dans la plupart des cas.
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Cafard de jardin noir et blanc : Planuncus vinzi
Le Planuncus vinzi, communément appelé cafard de jardin noir et blanc, est un autre insecte que l’on trouve couramment à l’extérieur. Ce cafard se remarque par ses élytres transparents chez le mâle et ses bandes noires et blanches atypiques. Comme le cafard de jardin, il vit principalement à l’extérieur et contribue à la biodégradation des matières organiques.
Inoffensif pour l’homme, ce cafard ne présente pas de dangers particuliers ni pour les habitations ni pour votre jardin. Les adultes mesurent entre 7 et 9 mm, avec des pattes épineuses et de longues antennes filiformes.
Tout comme son cousin l’Ectobius pallidus si un cafard de jardin noir et blanc entre dans votre maison, il suffit de le capturer et de le relâcher dans le jardin, où il continuera son rôle écologique sans causer de gêne.
Pour finir l’Ophone : Un cafard noir de jardin ?
Ah, l’été ! Cette période où l’on s’attend à voir débarquer des invités surprises… Mais pas forcément ceux que vous pensez. Vous avez aperçu un insecte noir rampant chez vous et vous avez immédiatement pensé à un cafard ? Pas si vite ! Il se pourrait bien que ce visiteur soit en réalité un Ophone, et non pas un nuisible.
L’Ophone, également connu sous le nom de Ophonus cordatus ou “ophone à pattes rousses”, est un coléoptère souvent confondu avec un cafard noir de jardin en raison de son apparence similaire à une blatte noire et à sa présence dans le jardin.
Ce petit insecte noir, qui mesure entre 11 et 17 mm, arbore un corps de forme ovale avec une carapace noire brillante et des pattes brunâtres. Contrairement aux cafards, l’Ophone est totalement inoffensif : il ne pique pas, ne mord pas, et ne cause aucun dégât. Il ne prolifère pas non plus dans votre habitation.
Actif principalement la nuit, l’Ophone préfère passer son temps à l’extérieur, dans les jardins, sous les pierres ou les morceaux de bois, où il se nourrit de céréales, de graines et parfois de fruits. Lors de fortes chaleurs, il peut chercher refuge à l’intérieur de nos maisons, mais uniquement pour se rafraîchir. Alors, si vous en trouvez un chez vous, pas de panique ! Il ne s’agit que d’un petit visiteur égaré, à la recherche d’un coin frais, il suffit de le raccompagner gentiment dehors
L’Ophone n’a donc rien à voir avec les cafards, qui sont eux de véritables nuisibles, omnivores et prolifiques, capables de causer des infestations majeures.
Cet article touche à sa fin. Vous savez maintenant ce qui se cache derrière le mythe du cafard noir de jardin. Vous êtes désormais en mesure de différencier les insectes inoffensifs des véritables nuisibles, et de protéger efficacement votre maison et votre jardin.