Vous avez une cheminée que vous n’utilisez jamais, mais vous vous interrogez : faut-il vraiment la faire ramoner ? La question n’est pas anodine, car elle touche à la fois à la sécurité de votre foyer et à la réglementation. Et nous allons voir tout ça en détail !
La réglementation impose l’entretien des cheminées inutilisées
Depuis le décret n° 2023-641 du 20 juillet 2023, l’entretien et le ramonage des appareils à combustible solide (bois, charbon, etc.) sont codifiés dans le Code de la santé publique. Le texte impose un ramonage mécanique et un entretien annuel.
En cas d’inutilisation totale pendant au moins douze mois, ces obligations sont suspendues. Aucun entretien ni ramonage n’est requis pendant cette période. En revanche, un contrôle complet est obligatoire avant toute remise en service, pour garantir la sécurité du système.
Les maires peuvent, par arrêté, imposer une fréquence de ramonage supérieure à celle fixée nationalement. L’entretien est à la charge de l’occupant, sauf clause contraire dans le bail. En l’absence d’attestation délivrée par un professionnel, un sinistre peut ne pas être couvert par l’assurance.
Les sanctions et les justificatifs indispensables
En cas de contrôle ou de sinistre, vous devez être en mesure de présenter un certificat de ramonage. Ce document, délivré par un professionnel agréé, prouve que l’entretien a été effectué conformément aux normes en vigueur. Sans ce justificatif, vous vous exposez à des amendes et des complications auprès de votre assurance.

Pour éviter toute ambiguïté, il est essentiel de vérifier que le ramoneur choisi dispose des certifications nécessaires. Un prestataire sérieux doit être inscrit au registre des métiers et être couvert par une assurance responsabilité civile. Cela garantit un travail soigné et limite les risques en cas de malfaçon.
Les risques insoupçonnés d’une cheminée non entretenue
Une cheminée inutilisée peut tout de même poser problème si elle est obstruée par des débris, des nids ou des infiltrations. En cas de reprise d’utilisation, un conduit négligé peut provoquer des fuites de gaz ou des incendies. Un contrôle de l’état du conduit avant toute remise en service reste donc indispensable.
Un matin, alors qu’ils étaient en train de déjeuner, les Dupont ont été pris d’un étrange malaise. Après enquête, ils ont découvert que leur conduit de cheminée, inutilisé depuis des années, laissait échapper du monoxyde de carbone. Ce gaz toxique s’était infiltré dans leur maison, car le conduit était obstrué par des nids d’oiseaux et des débris. Heureusement, leurs symptômes bénins les ont poussés à réagir rapidement.
Le danger d’incendie et d’intoxication
Un conduit obstrué accumule de nombreux éléments inflammables : résidus de suie, brindilles ou même des nids d’oiseaux. Une simple étincelle peut suffire à provoquer un incendie. Les émanations de monoxyde de carbone représentent un autre risque majeur. Invisible et inodore, ce gaz est souvent mortel lorsqu’il s’accumule dans un espace clos. Chaque année, de nombreux accidents domestiques surviennent ainsi.
Les conséquences sur la durée de vie de votre cheminée
Ignorer l’entretien de votre cheminée, c’est prendre le risque de la voir se détériorer rapidement. Les conduits laissés à l’abandon subissent des dommages structurels importants, comme des fissures ou de la corrosion. Ces dégradations nécessitent des réparations coûteuses, voire le remplacement complet de l’installation.
Un entretien régulier permet de préserver votre cheminée. En conservant un conduit propre et sain, vous assurez également une remise en service facile si vous décidez de réutiliser votre cheminée à l’avenir. Les travaux préventifs, moins onéreux, évitent des dépenses imprévues liées à une intervention urgente.

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Les responsabilités de chaque partie dans l’entretien
Lorsque la cheminée fait partie d’un logement loué, il est important de bien comprendre les devoirs respectifs du propriétaire et du locataire. Cette répartition des responsabilités, souvent mal comprise, peut engendrer des malentendus.
Le devoir de sécurité du propriétaire
Le propriétaire a l’obligation de fournir un logement respectant les normes de sécurité. Cela inclut une cheminée en bon état structurel. En cas de problème majeur, comme une fissure ou un conduit endommagé, c’est à lui d’intervenir pour effectuer les réparations nécessaires. Ces travaux garantissent que le logement reste conforme aux exigences légales.
Les bonnes pratiques pour un entretien optimal
Un entretien réussi passe par le choix d’un professionnel compétent. Le ramoneur doit posséder un agrément délivré par les autorités locales. Ce document certifie que ses interventions respectent les normes en vigueur. Il est également conseillé de privilégier un prestataire recommandé par d’autres clients. Ces retours d’expérience sont souvent un bon indicateur de la qualité du service.
Le maintien d’une cheminée propre entre deux ramonages est également essentiel. Une vérification régulière du conduit permet d’identifier rapidement les obstructions. En utilisant une brosse adaptée, vous limitez l’accumulation de débris. Ces gestes simples complètent l’intervention d’un professionnel et prolongent l’efficacité de son travail.
Élément | Fréquence d’entretien | Responsable | Conséquences en cas de négligence |
---|---|---|---|
Ramonage (conduit utilisé) | 1 à 2 fois par an (dont une en période de chauffe) |
Propriétaire ou locataire | Amende, refus d’assurance |
Ramonage (conduit inutilisé) | Non requis pendant 12 mois d’inutilisation totale Contrôle obligatoire avant remise en service |
Propriétaire ou locataire | Risque d’incendie ou d’intoxication à la reprise |
Inspection visuelle du conduit | Recommandée en cas d’inutilisation prolongée | Occupant | Prévention des obstructions et dégradations |
Réparations structurelles | Selon état du conduit | Propriétaire | Non-conformité, interdiction d’usage |
Certificat de ramonage | Après chaque intervention | Professionnel agréé | Sanctions financières, litiges avec assurance |
Que vous soyez propriétaire ou locataire, l’entretien d’une cheminée inutilisée ne doit jamais être pris à la légère. Il en va de votre sécurité, de celle de vos proches et de la pérennité de votre logement. Même à l’arrêt, une cheminée peut se détériorer. Si vous prévoyez de la réutiliser, anticipez un contrôle pour éviter tout danger ou frais imprévus : c’est la meilleure précaution.